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APP, supervision d'équipe : quand la réflexivité s'en mêle.
Une posture professionnelle
APP, supervision : quand la réflexivité s'en mêle.
La réflexivité est aujourd’hui au cœur de nombreuses disciplines en lien avec les sciences humaines. A chacun son vocable, à chacun son objectif de travail : De l’Analyse des Pratiques Professionnelles (APP), au co-développement ou encore la supervision, la réflexivité constitue le socle de toutes ces démarches.
Mais que se cache-t-il derrière ce mot ?
La question n’est pas de savoir ce que je fais mais de mettre du sens à ce que je fais. Pratiquer la réflexivité ne consiste donc aucunement à énumérer son activité professionnelle mais bien à comprendre ce qui nous amène à faire les choses de telle ou telle autre façon. Cela suppose une ouverture d’esprit suffisante pour à la fois accepter la critique et s’inscrire soi-même dans une dynamique d’autocritique.
Il s’agit donc avant tout d’une posture professionnelle invitant à l’écoute de l’autre et de soi-même, une posture professionnelle invitant l’autre à nous regarder pour pouvoir nous regarder nous-même autrement. C’est un exercice qui n’est pas inné mais qui est accessible à tous. En effet, ce regard critique suppose des prises de conscience à la fois de ses cohérences et de ses incohérences, de ses pensées et de ses actions, de ses croyances, de ses représentations et de ses pratiques. Pour les humains que nous sommes qui se rassurons par nos certitudes, cette démarche n’est pas naturelle au prime abord. Comment accepter de se remettre en question sans trop nous ébranler, car après tout, nous faisons du mieux que nous pouvons.
C’est ici qu’intervient un autre préalable : croire au fait que sa pratique est évolutive, non figée dans le temps. Autrement dit, intégrer que l’évolution professionnelle s’inscrit dans un processus analytique.
La pratique ici est perçue comme un enchainement d’actes, référents à un contexte professionnel, repéré comme une façon de faire (d’un(e) professionnel(le) ou d’une équipe) répétitive et significative. La pratique est emprunte du rapport de chacun au contexte, au collectif professionnel ainsi qu’au projet. Le rapport au contexte est central dans le sens où une pratique ne peut être considérée comme un fait en soi, dégagée d’un ensemble d’influences. De son côté le rapport au collectif porte paramètre d’identité autour du travail d’équipe. Enfin le projet quel qu’il soit (établissement, service, …) est le dépositaire des pratiques. Dès lors, les pratiques se construisent collectivement dans un environnement mouvant, autour d’un référentiel qui se caractérise bien souvent par le projet.
A partir de là, nous pouvons dire que le positionnement professionnel se traduit par l’implication de chacun dans ses missions, dans un contexte évolutif.
Mais s’impliquer dans quoi ?
La réponse n’est pas unique, la réponse ne cesse de se construire, soutenue par la démarche réflexive. Les temps dAPP et de supervision constituent aujourd’hui un des rares espaces vierges. Par son cadre et son fonctionnement, chacun y trouve sécurité et liberté de réfléchir sur soi, sur l’autre, sur le groupe. Il ne s’agit pas d’évaluer ou de comparer les pratiques mais bien de développer une conscience de soi, des autres, des liens, des enjeux, …
En une phrase, animer des temps d’analyse de pratiques professionnelles auprès des professionnel(le)s, c’est les inviter à utiliser le doute comme méthodologie de leur évolution professionnelle.
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